Recueillis sur plus de quarante ans, du milieu des années 1960 à 2009, la dernière où il a accepté d'être filmé, les entretiens qui font la matière de ce portrait ne parlent pourtant que de lui. Mais qu'il replonge dans son enfance brisée par le nazisme (son père résistant, puis sa mère ont péri en déportation) ou la débine de ses premières années d'exil à New York, quand il loge gratuitement au glamour Chelsea Hotel, qu'il évoque sa gloire de héraut de la Nouvelle Vague tchèque ("Les Amours d'une blonde" en 1965, puis "Au feu les pompiers !" en 1967) ou ses Oscars en déluge (cinq pour "Vol au-dessus d'un nid de coucou" en 1976, huit pour "Amadeus" en 1985), Milos Forman fait montre de la même distance, teintée parfois d'autodérision.