La mort de François Mitterrand, le 8 janvier 1996, avec le recul, apparaît comme l'accomplissement délibéré d'un destin peu commun. Alors que sa longue maladie fut longtemps cachée, en dépit de la promesse de transparence faite aux Français, la proximité de sa mort l'amena à mettre toute sa vie en perspective, rectifiant ici son personnage historique, par de troublantes révélations sur ses années de jeunesse, dévoilant là un secret privé, l'existence de sa fille Mazarine, et sculptant pour finir les derniers traits de sa statue avant de décider, par arrêt du traitement médical, du moment de sa fin. Cette préparation quasi romaine de l'instant dernier révèle au passage quelques traits fondamentaux de sa personnalité.