Il est de plus en plus fréquent de voir le monde de l'art accusé de sexisme et de racisme, avec à la clé des campagnes coups de poing de la part d'activistes dénonçant une représentation inadéquate. Quelles limites placer à la liberté de l'art ? Spécialiste de la diaspora noire en Europe, la chercheuse Mame-Fatou Niang plaide pour un rééquilibrage au profit de minorités peu ou pas représentées. Pour la philosophe Carole Talon-Hugon, au contraire, la tyrannie des susceptibilités conduit à un inévitable appauvrissement de l'art. Responsable des expositions à la Tate Modern de Londres, Achim Borchardt-Hume estime, lui, que les musées ont vocation à accueillir les débats de société.