En un peu plus d'un demi-siècle, il a promené son jeu précis dans une centaine de films, incarnant à l'écran avec le même charisme l'ange Damiel des "Ailes du désir" (1987) de Wim Wenders, ou Adolf Hitler dans "La Chute" (2004) d'Oliver Hirschbiegel. Pourtant, rien ne prédisposait Bruno Ganz à devenir l'une des figures emblématiques du cinéma européen. Fils aîné d'une famille ouvrière réfugiée en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, il est encore adolescent lorsqu'il se lie avec un régisseur lumière du Schauspielhaus de Zurich. Décidant de ne pas suivre la voie technique à laquelle ses parents - qui le rêvaient ingénieur - le destinaient, il s'installe à 20 ans à Göttingen. C'est là, au Junges Theater, qu'il décroche son premier rôle sur les planches. Puis, trentenaire, il contribue à la renaissance de la Schaubühne à Berlin.