En 1958, l'écrivaine Tchinghiz Aïtmatov narre, dans un roman devenu un classique de la littérature kirghize, l'histoire d'une jeune femme enlevée et mariée de force, qui s'enfuit avec son bien-aimé. Soixante ans plus tard, des femmes kirghizes livrent leur point de vue sur cette héroïne libre et rebelle. D'une paysanne, qui loue d'autant plus son courage qu'elle-même ne l'a pas eu, à deux adolescentes en lutte pour l'égalité, en passant par une mère de trois enfants dont le mari a brûlé les écrits autobiographiques, se révèlent les rêves et les désirs de femmes entravées par des codes sociaux écrasants. Ces confessions intimes composent un émouvant tableau de la condition féminine dans un pays où la pratique des mariages par enlèvement perdure.