Anobli pour ses hauts faits de communicant politique après des débuts fracassants en 1979 auprès de Margaret Thatcher, Timothy Bell (1941-2019) aura travaillé quarante ans à "vendre" aussi, avec un succès inégal, le dauphin de Pinochet, le dernier président du régime sud-africain d'apartheid Frederik De Klerk, l'épouse du dictateur syrien Asma el-Assad ou le projet américain de "nation building" en Irak. Mais en 2017, les basses œuvres de sa multinationale, Bell Pottinger, rappelée en Afrique du Sud pour redorer le blason de Jacob Zuma, sont exposées en pleine lumière. Vingt ans après avoir attisé en 1994 les rivalités entre le mouvement zoulou Inkatha et l'ANC de Mandela, au prix de sanglants affrontements, sir Bell a tenté cette fois d'orchestrer la colère des déshérités noirs contre les propriétaires blancs.