En 1949, à Paris, Victor Kravchenko, dignitaire soviétique passé à l'Ouest et auteur du best-seller «J'ai choisi la liberté», attaque en diffamation le journal communiste «Les Lettres françaises», qui l'a violemment dénigré dans ses colonnes. Dans une salle d'audience bondée de journalistes, Kravchenko fait venir des témoins qui racontent pour la première fois la famine en Ukraine, les purges staliniennes et, quinze ans avant Soljenitsyne, l'enfer des camps soviétiques. Face à lui, soutenu par Moscou, le journal communiste a réuni témoins et intellectuels (comme le physicien et Prix Nobel Frédéric Joliot-Curie ou l'écrivain Vercors) qui, en ordre de bataille, s'acharnent à nier l'évidence. Dans ces années d'après-guerre, le Parti communiste français est, en effet, le «parti des fusillés», le symbole de la Résistance.