En 1845, le mildiou, provoqué par un parasite importé d'Amérique du sud dans les soutes des navires de commerce, dévaste les récoltes de pommes de terre dans le nord de l'Europe. Sur le continent, la France, la Prusse, la Belgique et les Pays-Bas dénombrent plus de cent mille morts. Mais en Irlande, l'hécatombe se révèle d'une tout autre ampleur. D'une pauvreté abyssale, un tiers de la population rurale dépend pour subsister de la pomme de terre, tubercule très nourrissant qui pousse partout. Le climat humide favorisant la propagation du parasite, les récoltes sont entièrement détruites. La famine va durer sept ans et décimer un million de personnes, jetant sur les routes de l'exode deux millions de malheureux.