Aujourd'hui, le plasma, un composant du sang très recherché pour ses protéines, vaut plus cher que le pétrole. Utilisé par des sociétés pharmaceutiques pour fabriquer des médicaments coûteux, ce précieux liquide, indispensable aux malades, est devenu une marchandise rentable. Avec des bénéfices s'élevant à plus d'un milliard d'euros, la société suisse Octapharma est l'un des quatre acteurs principaux de ce marché florissant. Ses centres de collecte, implantés principalement aux Etats-Unis, où le prélèvement rémunéré, interdit en Europe, est légal, attirent les habitants des quartiers défavorisés. Pour cette population appauvrie, le don de sang est parfois l'unique source de revenus. Cette marchandisation du corps pourrait présenter des risques sanitaires accrus, car elle incite les donneurs à mentir sur leur état de santé.