Doté d'un physique ingrat – corps glabre et fripé, dents démesurément longues et acérées –, le rat-taupe nu, ce petit rongeur, installé sous la surface de la savane, jouit d'une longévité et d'une santé extraordinaires. En se penchant sur leur patrimoine génétique, les chercheurs ont découvert que ces mammifères sont équipés de «gènes de ménage» capables d'éliminer les déchets protéiques qui s'accumulent et provoquent le vieillissement cellulaire chez l'homme. De plus, les cellules des rongeurs produisent de l'acide hyaluronique qui prévient le surgissement des cancers. En identifiant et en imitant le comportement de ces gènes, les scientifiques espèrent ainsi, à long terme, freiner les cancers, améliorer le traitement de la douleur ou sauver les victimes d'AVC.