Issu d'une famille pauvre, Wladziu Valentino Liberace affectionnait la scène du Hilton, assez vaste pour y accueillir les Rolls-Royce qui le menaient directement face au public. En manteau de zibeline à traîne, Liberace décochait une ou deux blagues devant un parterre conquis, faisait admirer ses bijoux avec une joie enfantine, puis se mettait au piano. Le répertoire - Chopin, Gershwin, du boogie… - ne variait guère. Mais les œuvres étaient impeccablement exécutées par le pianiste, prodigue en effets de manche, mais d'une spectaculaire virtuosité. Redoutant d'être mis au ban de l'Amérique puritaine, ce fervent catholique niera toute sa vie son homosexualité, puis le sida qui l'emportera.