Elle a quitté une première fois Tbilissi à 12 ans, au milieu des années 1990. La Géorgie, qui avait proclamé son indépendance en 1991, sombrait dans la misère, la corruption et la criminalité. Installée avec sa mère en Allemagne, Nino Haratischwili est retournée vivre dans son pays deux ans plus tard, auprès de ses grands-mères, avant de reprendre le chemin de l'exil à 20 ans pour étudier la mise en scène et la dramaturgie à Hambourg. Son foisonnant roman "La huitième vie (Pour Brilka)", qui déroule sur un siècle le destin d'une famille géorgienne prise dans les soubresauts de l'histoire, a rencontré un succès fulgurant en Allemagne, où il s'est écoulé à 500 000 exemplaires.