Au Pakistan, quiconque est accusé de blasphème encourt la peine de mort. Alors que les militants pour les droits civiques réclament depuis des années la révision de cette loi adoptée en 1986, Khadim Hussain Rizvi, fondateur du parti intégriste islamiste Tehreek-e-Labbaik, a orchestré une campagne violente pour lui afficher son soutien. Il incite ses millions de sympathisants à attaquer eux-mêmes les personnes accusées de blasphème. Asia Bibi, une paysanne chrétienne condamnée à mort pour blasphème en 2010, après avoir été accusée d'avoir bu dans le même gobelet que des femmes musulmanes de son village, est ainsi devenue l'un des symboles de cette radicalisation violente. Après avoir vu sa peine confirmée en appel, elle a finalement été acquittée par la Cour suprême en 2018.