Travailleur boulimique, sans cesse en mouvement dans ses ateliers de Johannesburg comme dans ses voyages à travers le monde, où il est partout exposé et fêté, William Kentridge s'exprime à la fois par le dessin, la sculpture, les installations, les films d'animation ou la mise en scène d'opéra. Guidée par l'intuition et l'expérimentation plus que par les concepts, son oeuvre se nourrit de son goût pour le dessin au fusain, les machines obsolètes, le théâtre d'ombres, le son, la musique et les mots. Elle transmet une poésie intense, teintée de mélancolie et d'humour, qui renvoie à l'histoire de l'oppression et des combats de l'Afrique du Sud. A 60 ans passés, le fils de Sidney et Felicia Kentridge, avocats libéraux qui ont milité contre l'apartheid et défendu ses principaux leaders, reste résolument ancré dans sa ville et son pays natals.