Les Flammes 2025 : la cérémonie qui consacre le rap français prend de l’ampleur (vidéo)

Une réponse aux Victoires de la musique

Lancée pour pallier l’absence de reconnaissance du rap et des cultures urbaines dans les Victoires de la musique, la cérémonie des Flammes a su s’imposer en un temps record comme un événement incontournable. Dès ses débuts, elle s’est présentée comme la cérémonie des cultures populaires, une position réaffirmée lors de sa troisième édition, organisée le mardi 13 mai 2025.

Une ouverture au public très attendue

Pour la première fois, l’événement s’est ouvert au grand public, avec 2 000 billets écoulés en seulement dix minutes. « C'était une demande énorme du public », souligne Hamad, directeur général de Booska-P, co-producteur de l’événement aux côtés du média Yard. Ce choix traduit une volonté claire de rapprocher la cérémonie de ses fans et de donner une nouvelle ampleur à la célébration de la scène urbaine.

Vivez la 3ème édition de la cérémonie qui récompense tous les artistes majeurs de la scène urbaine ! 🔥🏆#LesFlammes, ce mardi à 23h sur W9 et à 21h en direct sur M6+ pic.twitter.com/2g6FJwvZHm
— W9 (@W9) May 13, 2025

Un lieu plus vaste, une ambition plus grande

Après deux éditions au Théâtre du Châtelet, Les Flammes ont investi la Seine Musicale, un lieu emblématique situé à Boulogne-Billancourt, déjà hôte des Victoires. Ce déménagement traduit une ambition de croissance et une volonté d’installer durablement les Flammes dans le paysage médiatique français, malgré la concurrence directe du Festival de Cannes, également lancé ce mardi.

Une soirée calibrée pour le spectacle

Avec 3h30 de programme et pas moins de 18 performances live, la cérémonie mise sur le show pour séduire. Animée par Nordine Ganso et Newin Bokhari, elle est diffusée en direct sur YouTube, Twitch, M6+ et en différé sur sur W9 (Les Flammes aujourd'hui à 23h00) . Les organisateurs espèrent faire oublier les critiques passées, qui pointaient des soucis techniques et un manque de rythme.

Une participation record et un palmarès scruté

Cette année, 56 artistes sont en lice dans 25 catégories. Les vainqueurs sont désignés à parts égales par un jury de professionnels (labels, tourneurs, médias) et les votes du public. Un total de 320 000 votes a été enregistré pour cette édition, en nette hausse par rapport à l’an passé (285 000).

Tiakola et Aya Nakamura en favoris

Le chanteur Tiakola, déjà quadruple lauréat lors des précédentes éditions, est en tête avec neuf nominations, dont celles d’artiste masculin de l’année et de morceau de l’année. Son album BDLM Vol.1, porté par les succès Pona Nini et Manon B, est aussi en lice pour le prix du meilleur album.

Chez les femmes, Aya Nakamura, sacrée en 2024, revient avec une nouvelle nomination malgré l’absence de nouvel album depuis DNK. Sa participation à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris lui a toutefois permis de rester au cœur de l’actualité culturelle.

Une scène concurrentielle mais inégalitaire

Face à Nakamura, sept artistes féminines sont nommées, dont Ronisia, Maureen et Le Juiice. Si ces voix émergentes contribuent à diversifier un milieu encore largement masculin, elles ne bénéficient pas de la même notoriété. « On ne cherche pas à faire plaisir ou à équilibrer artificiellement. Ce sont les votes qui décident », insiste Hamad.

Côté masculin, Werenoi, Gims, SDM, Booba et Joé Dwèt Filé se disputent aussi les faveurs du public. SDM, avec sept nominations, confirme sa montée en puissance, tout comme Gims, déjà salué par les Victoires de la musique cette année.