C dans l'air : Face à Poutine, l’Europe durcit le ton (27 mars 2025)

C dans l'air du 27 mars 2025

Un sommet consacré à "la paix et la sécurité pour l’Ukraine" s’est tenu ce jeudi à Paris, sous l’impulsion du président Emmanuel Macron. L’objectif : finaliser des "garanties de sécurité" pour Kiev en vue d’un éventuel accord avec Moscou. C’est la troisième édition d’une telle rencontre, rassemblant une trentaine de nations de l’UE et/ou de l’Otan, regroupées sous une "coalition des volontaires". Cette initiative survient alors que Washington a récemment négocié en Arabie saoudite une trêve entre Kiev et Moscou en mer Noire, bien que ses contours restent encore flous.

En accueillant Volodymyr Zelensky à Paris, l’Europe cherche à affirmer son rôle clé dans le dossier ukrainien, à un moment où les États-Unis semblent détourner leur attention et faire des concessions à la Russie. Avant l’ouverture du sommet, Emmanuel Macron a reçu le président ukrainien à l’Élysée et annoncé une nouvelle aide militaire immédiate de 2 milliards d’euros, essentiellement composée d’équipements militaires. Il a également précisé qu’il était "bien trop tôt" pour envisager une levée des sanctions contre Moscou, rappelant que leur maintien dépendrait du respect du droit international par la Russie.

À l’issue des discussions, Olaf Scholz a souligné qu’il serait "incohérent" de lever les sanctions tant que la paix n’est pas rétablie. De son côté, Keir Starmer a insisté sur la nécessité de renforcer les sanctions économiques à l’encontre du Kremlin. "Nous sommes unanimes : il n’est pas question d’assouplir les sanctions, sous quelque forme que ce soit", a résumé Emmanuel Macron.

"Ce que nous faisons aujourd’hui marque la fin de l’état de minorité géopolitique de l’Europe" - Emmanuel Macron

Pour garantir une paix durable, il sera impératif de doter l’Ukraine d’une armée "solide et bien équipée" et de prévoir des "forces de réassurance" issues de plusieurs pays européens prêtes à se déployer sur place. Dans ce cadre, les chefs d’état-major français et britannique se rendront prochainement en Ukraine afin de planifier cette coopération militaire. "Ce que nous faisons aujourd’hui marque la fin de l’état de minorité géopolitique de l’Europe", a affirmé Emmanuel Macron.

Volodymyr Zelensky, de son côté, a rappelé que l’Europe devait démontrer qu’elle était capable d’assurer sa propre défense. La veille, il s’était exprimé dans une interview accordée à quatre médias européens et diffusée sur France 2, où il a vivement critiqué Vladimir Poutine, accusé de vouloir conserver le pouvoir à vie et de chercher à restaurer l’influence soviétique sur les anciennes républiques. Il a également pointé du doigt l’affaiblissement américain sous Donald Trump et reproché à l’émissaire américain Steve Witkoff de relayer trop fréquemment la rhétorique du Kremlin.

Quelles sont les conclusions à tirer de ce sommet ? Quelle est cette "narration russe" qui, selon Zelensky, influence la position américaine ? Comment l’industrie européenne de la défense va-t-elle accélérer sa production ? Un reportage exclusif ce soir depuis l’usine KNDS de Bourges, où sont assemblés les canons Caesar.

C dans l'air les experts invités du 27 mars 2025:

• Dominique MOÏSI – Géopolitologue, conseiller spécial à l’Institut Montaigne
• Isabelle LASSERRE – Correspondante diplomatique au Figaro, ancienne correspondante en Russie
• Pierre HAROCHE – Maître de conférences en politique européenne et internationale à l’Université Catholique de Lille
• Marie JÉGO – Journaliste au Monde, ex-correspondante à Moscou
• Nicole BACHARAN (depuis New York) – Historienne et politologue, spécialiste des États-Unis, éditorialiste à Ouest France

Regardez C dans l'air en direct sur France 5 à partir de 17h40 et retrouvez ici les liens vers C dans l'air replay

Volodymyr Zelensky : interview intégrale à quatre médias européens