Sur le front : Magouilles dans nos étangs sur France 5 ce lundi 13 octobre

Publié le lundi 13 octobre 2025 à 08h04
Souvent oubliées ou mal comprises, les zones humides jouent pourtant un rôle essentiel pour notre survie. Ces écosystèmes filtrent l’eau, stockent le carbone, abritent une biodiversité unique et nous protègent des inondations. Mais leur disparition accélérée met en péril un équilibre fragile… et révèle des trafics insoupçonnés autour d’une espèce emblématique : l’anguille européenne.
Sur le front : Magouilles dans nos étangs sur France 5 ce lundi 13 octobre

Les zones humides : des trésors menacés aux pouvoirs insoupçonnés


Marais, tourbières, étangs, roselières… Ces paysages souvent méconnus jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de notre environnement. Longtemps considérées comme des terrains inutiles, les zones humides sont en réalité de véritables alliées naturelles face au dérèglement climatique et aux catastrophes écologiques. Pourtant, elles disparaissent à une vitesse alarmante : en France, deux tiers d’entre elles se sont déjà volatilisées.

Des remparts naturels contre les inondations


Les inondations qui ravagent régulièrement nos campagnes et nos villes ne sont pas dues uniquement à la violence croissante des épisodes météorologiques. En supprimant ou en asséchant ces espaces, l’homme a privé la nature de ses “zones tampons” : ces terrains absorbent l’excès d’eau lors des fortes pluies et limitent les crues. Sans elles, les rivières débordent plus vite, inondent les habitations et érodent les sols.

L’exemple du village de Roquefort, dans le Lot-et-Garonne, illustre bien ce phénomène. Les rivières locales, autrefois sinueuses, ont été redressées pour accélérer l’écoulement de l’eau. Résultat : les inondations sont devenues récurrentes. L’assèchement des terres agricoles, pratique courante en France, accentue encore ce problème.

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Des filtres à eau naturels et un puits de carbone inattendu


Au-delà de leur rôle hydrologique, les zones humides offrent d’autres services écologiques cruciaux. Elles épurent l’eau en retenant les pesticides, les nitrates et de nombreux polluants grâce à la végétation et aux micro-organismes qui y prospèrent. Ces milieux agissent comme d’immenses stations d’épuration naturelles, sans aucune intervention humaine.

Mieux encore, certaines, comme les tourbières, sont de puissants pièges à carbone. Elles stockent davantage de CO₂ que les forêts, jouant ainsi un rôle déterminant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Alors que l’on vante la reforestation, la préservation de ces milieux humides s’avère tout aussi, sinon plus, efficace.

Des sanctuaires de vie sauvage


Les zones humides abritent près de 20 000 espèces animales et végétales. Grenouilles, oiseaux migrateurs, insectes rares et poissons y trouvent refuge. Mais ce patrimoine naturel s’érode à mesure que disparaissent ces habitats fragiles. Un quart de ces espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction.

Parmi elles, un poisson emblématique incarne à lui seul la fragilité et les contradictions de notre rapport à la nature : l’anguille européenne.

L’anguille, victime d’un trafic mondial


Derrière les paysages paisibles des marais se cache un trafic aussi opaque que lucratif. L’anguille, déjà classée “en danger critique d’extinction”, a vu sa population chuter de 90 % en quelques décennies. Pourtant, ce poisson est au cœur d’un commerce international qui brasse des millions d’euros.

Les “civelles”, bébés anguilles translucides, sont pêchées dans les rivières françaises, stockées illégalement dans des hangars clandestins, puis expédiées en avion vers l’Asie, où elles se vendent à prix d’or. Les services de l’État estiment que ce trafic est aussi rentable que celui de la drogue.

Mais même en dehors du marché noir, la situation reste préoccupante : la pêche de l’anguille reste légalement autorisée en France, malgré les alertes répétées des scientifiques et de l’Union européenne. La majorité de cette pêche, paradoxalement, ne profite même pas aux consommateurs français : elle est presque entièrement exportée.

Quand le repeuplement devient business


Officiellement, une partie des civelles capturées sert à des programmes de “repeuplement” destinés à réintroduire l’espèce dans les pays européens où elle a disparu. Une démarche louable sur le papier… mais entachée de zones d’ombre. Les mêmes entreprises gèrent à la fois les civelles destinées au repeuplement et celles vendues pour la consommation. Les défenseurs de la biodiversité redoutent que cette porosité facilite les détournements vers le marché noir.

Un renouveau à petite échelle


Face à ces constats, certains citoyens agissent. De plus en plus de particuliers aménagent de petites mares dans leur jardin, participant à un mouvement de “recréation” de zones humides locales. Ces initiatives modestes mais concrètes permettent à des amphibiens, libellules ou oiseaux de retrouver un habitat favorable.

Protéger ce qui nous protège


Les zones humides sont bien plus que de simples paysages pittoresques : elles sont des infrastructures naturelles indispensables. Elles purifient l’eau, limitent les inondations, stockent le carbone et abritent une biodiversité exceptionnelle. Les détruire, c’est affaiblir nos propres défenses face au changement climatique.

Préserver ces espaces, c’est protéger à la fois la nature… et notre avenir.

Sur le front Magouilles dans nos étangs (magazine de l'environnement) à 21h05 sur France 5 présenté par Hugo Clément ce lundi 13 octobre



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