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C dans l'air
Info Magazine d'information 25/10/2024 à 17h56 1h05min 49 vuesUn mois après la formation de son gouvernement,
Michel Barnier tente d’installer une méthode et un style, pour parvenir à
inscrire son action dans la durée. Ce vendredi il se déplace dans le
Rhône, département touché par de très fortes
inondations le 17 octobre, et dévoilera à cette occasion le troisième
Plan national d’adaptation au changement climatique. Une série de
mesures destinées à préparer le pays à vivre à + 4 °C d’ici à la fin du
siècle alors qu’à l’Assemblée nationale, l’examen
du budget 2025 continue de faire monter la température.
Après les désaccords entre ministres et les menaces de démission, le
gouvernement Barnier accumule les déconvenues face à des parlementaires
remontés contre le projet de loi de Finances. En commission des finances
la semaine dernière, la copie initiale du texte
avait été largement amendée, entre autres par la gauche et le Modem.
Les députés du camp présidentiel, ainsi que ceux de la droite et du RN
avaient voté contre de cette nouvelle version, conduisant à son rejet.
C’est donc la version initiale qui est examinée
dans l'hémicycle depuis lundi, mais là encore le gouvernement subit des
défaites sur fond de divisions de la coalition gouvernementale. Les
députés ont ainsi validé l’instauration d’une contribution
exceptionnelle sur les hauts revenus après l’avoir modifiée
pour en élargir l’assiette et la pérenniser dans le temps, contre
l’avis de l’exécutif, et avec le soutien des élus MoDem, qui
appartiennent pourtant au "socle commun".
Une situation qui pousserait, selon les oppositions, désormais le camp
du gouvernement à faire de l’ « obstruction » et à ralentir les débats
sur le projet de loi de Finances. Près de la moitié des 3650 amendements
sur la partie "recettes" du budget ont été
déposés par LR et la Macronie. Le NFP et le RN redoutent un manœuvre
qui permettrait de transmettre le texte au Sénat, où Michel Barnier
dispose d’une majorité, sans que les députés n’aient pu se prononcer. Ce
qui lui permettrait ainsi d’éviter un rejet de
son texte à l’Assemblée, et même d’utiliser le 49.3.
Mercredi le gouvernement Barnier avait ouvert la voie à l’utilisation
d’un 49.3 en Conseil des ministres. Néanmoins la décision n’est pas
prise d’en faire usage avait indiqué la porte-parole du gouvernement,
Maud Bregeon. Pour l’heure le Premier ministre dit
vouloir laisser du temps au débat, ce qui lui permet de faire la
démonstration de l’irresponsabilité ou des contradictions de certains
députés, enlisés dans des querelles infinies et une surenchère fiscale.
Mais c’est au risque de perdre la confiance des Français
(61 % estiment qu’il avance dans "la mauvaise direction" d’après un
dernier sondage Elabe) et de fragiliser sa coalition gouvernementale
traversée par les divisions, sur fond d’ambitions personnelles. Beaucoup
en effet regardent déjà vers la présidentielle
de 2027. C’est le cas notamment chez les marconistes où la bataille
pour la présidence du parti Renaissance est lancée entre Elisabeth Borne
et Gabriel Attal.
Alors quelle est la méthode Barnier ? Comment compte-t-il faire adopter
le budget 2025 ? Elisabeth Borne et Gabriel Attal, un duel pour la
présidence du parti macroniste, et pour 2027 ? Enfin comment les
entreprises appréhendent-elles la situation ? Nos journalistes
ont interviewé Thierry Cotillard, patron d’Intermarché.
Les experts :
- CHRISTOPHE BARBIER - Éditorialiste politique, conseiller de la rédaction - Franc-Tireur
- NATHALIE MAURET - Journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra
- CAROLINE MICHEL-AGUIRRE - Grand reporter au service politique - Le Nouvel Obs
- NATHALIE SAINT-CRICQ - Éditorialiste politique - France Télévisions