C dans l'air
Info Magazine d'information 12/11/2024 à 16h21 1h05min 27 vuesMarche arrière sur les pensions de retraite ? Le
président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale a
annoncé, au 20H de TF1 lundi soir, qu’il avait obtenu un compromis de
Michel Barnier sur ce sujet explosif : il y aura bien
une revalorisation de toutes les pensions de retraite au 1er janvier
2025, pour un montant correspondant à la moitié de l’inflation. Au 1er
juillet, un nouveau coup de pouce concernera cette fois-ci uniquement
les retraités touchant moins que le Smic.
Dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le
gouvernement avait prévu un gel des pensions pendant six mois, pour
économiser 4 milliards d’euros. Une mesure qui concerne 17 millions de
Français, critiquée depuis des semaines par l’opposition
et les soutiens de la coalition Barnier, à commencer par la droite LR
dont est issu le Premier ministre. C’est donc un changement de cap qui
vient d’être annoncé non pas par un ministre mais le chef d’un des
groupes de l’Assemblée nationale. La pratique est
inédite. Laurent Wauquiez entend ainsi se targuer d’une victoire
politique au moment où le camp gouvernemental enchaîne les défaites dans
l’hémicycle.
Néanmoins la mesure doit encore être adoptée dans un budget, encore très
loin d’être voté. Les députés seront appelés, ce mardi à partir de
16h30, à se prononcer sur la partie "recettes" du projet de loi de
Finances. En cas d'adoption, les députés enchaîneront
dans la foulée par l'examen de la partie "dépenses" du texte, avec à
l'horizon la date butoir du 21 novembre pour examiner les quelque 1 500
amendements déposés, avant qu’il ne soit envoyé au Sénat. En cas de vote
contre, l'ensemble du texte sera considéré
comme rejeté, ce qui mettra fin à son examen à l'Assemblée. Un tel
scénario permettrait au gouvernement de repartir au Sénat de sa propre
copie, alors qu’il a été profondément réécrit par les députés des
oppositions, mais aussi par certains soutenant le gouvernement.
La bataille parlementaire est loin d’être terminée pour l’exécutif, et
elle pourrait gagner le front social. Déjà confronté aux plans sociaux
chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une
multiplication d’appels à la grève. SNCF, pilotes de
ligne, fonctionnaires… mais aussi agriculteurs. Moins d’un an après la
mobilisation du monde agricole d’une ampleur historique, la colère
gronde toujours. Des actions symboliques ont repris ces dernières
semaines et le mouvement pourrait s’amplifier. L’alliance
majoritaire en France FNSEA-JA a appelé à des actions nationales une
fois les semis d’hiver terminés, "à partir de la mi-novembre" et
probablement la semaine du 18 novembre, alors que débutera le G20 au
Brésil. Les agriculteurs refusent catégoriquement la
signature d'un accord de libre-échange négocié entre l'UE et les pays
latino-américains (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) du
Mercosur. Surtout ils réclament toujours de pouvoir vivre de leur
métier.
Une question de pouvoir d’achat qui agite toute la société et demeure
une priorité pour les Français. Car si fin septembre, la hausse des prix
sur 1 an affichait seulement 1,1 % selon l’Insee, une première depuis
2020, deux tiers d’entre eux affirment dans
une dernière enquête de l’UFC Que choisir toujours limiter leurs
achats pour faire face à la hausse des tarifs de ces dernières années.
Les commerçants, de leur côté, constatent toujours une baisse des achats
en volume et une recrudescence des vols.
Les experts :
- DOMINIQUE SEUX - Éditorialiste - Les Echos et France Inter
- GUILLAUME DARET - Chef adjoint du service politique - France Télévisions
- BRIGITTE BOUCHER - Présentatrice de l’émission "La politique s’éclaire" sur Franceinfo TV
- OLIVIA DETROYAT - Journaliste économique - Le Figaro
- HÉLÈNE KOHL (en duplex) - Correspondante en Allemagne