Enquête exclusive : Hezbollah, au cœur de la poudrière libanaise
Info Magazine d'information 01/12/2024 à 23h15 1h37min 147 vuesDepuis plus d’un mois, le Liban est redevenu une zone de guerre. Le sud du pays et la banlieue de Beyrouth sont la cible d’intenses bombardements israéliens. On dénombre déjà près de 2 500 morts et des centaines de milliers de déplacés. Israël est déterminé à éradiquer le Hezbollah, une milice islamiste chiite devenue toute-puissante au Liban.
L’opération a débuté le 17 septembre 2024 à Beyrouth. Ce jour-là, des milliers de bippers de membres du Hezbollah explosent. L’attaque, qui a fait trente-neuf morts, a été revendiquée par Benyamin Netanyahou et porte la marque de fabrique du Mossad, les services secrets israéliens. D’anciens officiers du renseignement ont dévoilé aux journalistes d'Enquête Exclusive les coulisses de cette opération minutieusement planifiée. Pour tromper la vigilance des agents du Hezbollah, les auteurs de l'attaque ont créé une myriade de sociétés écrans basées à Hong Kong, à Taïwan et en Europe. Dans la foulée, le 27 septembre 2024, l’armée israélienne a également éliminé Hassan Nasrallah, l’emblématique chef de l’organisation, en larguant près de quatre-vingts bombes sur le quartier général du Hezbollah à Beyrouth. Enquête Exclusive révèle les étonnantes méthodes qui ont permis de localiser le leader avec une précision inédite.
Depuis la mort de leur chef, les membres du Hezbollah se terrent mais le mouvement tient à montrer qu’il reste une puissante machine de guerre au travers d’opérations de propagande, soigneusement orchestrées. Elles se tiennent au sud de Beyrouth, dans des quartiers contrôlés par la milice. Créé au début des années 1980, le Hezbollah, qui n’était au départ qu’un petit groupe de combattants, est devenu peu à peu une force politique, économique et militaire incontournable au Liban. Un véritable « état dans l’état » avec des députés élus au parlement, des banques, des écoles et des hôpitaux. Une puissance financière et militaire, que le Hezbollah doit en grande partie à un allié puissant : la République islamique d’Iran. Mais une partie des revenus de la milice chiite est plus opaque : elle proviendrait du trafic de drogue, à travers un réseau sophistiqué de trafiquants, implanté notamment en Amérique latine.
Enquête sur le Hezbollah, cet état dans l’état, qu’Israël cherche à détruire.