C dans l'air
Info Magazine d'information 06/01/2025 à 15h10 1h05min 26 vuesPas encore investi, ce sera le 20 janvier prochain, mais déjà président.
Alors que Joe Biden n’apparaît plus que sporadiquement, Donal Trump
exerce déjà son influence depuis sa résidence de Mar-a-Lago, et
multiplie les déclarations fracassantes
en matière de politique internationale. Lors d’une conférence de presse
décousue et provocatrice, il a répété hier ses ambitions d'annexer le
canal de Panama et le Groenland, refusant cette fois d'exclure le
recours à la force militaire pour y parvenir.
Le président élu a déjà affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre
le canal de Panama, construit par les États-Unis et inauguré en 1914, si
le prix des péages pour les navires américains n’était pas réduit. Il a
encore fustigé ce mardi l’accord passé en
1977 par le président d’alors Jimmy Carter, qui a abouti à un transfert
du contrôle du canal au Panama en 1999. "Ils ne nous traitent pas de
manière juste. Ils font payer nos navires davantage que les navires
d’autres pays", a-t-il lancé. "Ils se moquent de
nous parce qu’ils pensent que nous sommes stupides. Mais nous ne sommes
plus stupides à présent", a-t-il déclaré.
Juste avant Noël, Donald Trump avait également jugé que le contrôle du
Groenland était "une nécessité absolue" pour "la sécurité nationale et
la liberté à travers le monde". Mardi, il a exhorté le Danemark à
"renoncer" à ce territoire autonome, et ce alors
que la Première ministre danoise avait rappelé ces derniers jours que
"le Groenland n’est pas à vendre". Le Groenland est "un territoire de
l'Union européenne. Il n'est pas question que l'UE laisse d'autres
nations du monde quelles qu’elles soient s'en prendre
à ses frontières souveraines", a réagi ce matin le chef de la
diplomatie Jean-Noël Barrot sur France Inter. La porte-parole du
gouvernement a, de son côté, dénoncé "une forme d'impérialisme" et
appelé les pays européens à "se prémunir".
Le futur président américain a en outre menacé de faire usage de la
"force économique" contre le Canada, cet allié du nord "subventionné"
par les États-Unis pour sa protection, selon lui. Peu après l’annonce de
la démission de la vice-Première ministre canadienne
Chrystia Freeland puis de celle ce lundi du Premier ministre Justin
Trudeau, tous deux en désaccord sur la façon de gérer la guerre
économique qui se profile avec le voisin américain, Donald Trump a une
nouvelle fois estimé que le Canada devrait "fusionner"
avec les États-Unis. Ces dernières semaines, il avait traité Justin
Trudeau de "gouverneur du 51ᵉ
État" et avait promis d’imposer des droits de douane de 25 % au Canada
et au Mexique dès son retour au pouvoir
en janvier. De son côté, l’homme d’affaires et futur ministre américain
de l’Efficacité gouvernementale Elon Musk s’est attaqué à Justin
Trudeau sur son réseau social X ce mercredi. Sous une publication du
Premier ministre canadien démissionnaire qui déclarait
que "jamais, au grand jamais, le Canada fera partie des États-Unis", le
milliardaire a écrit : "Chérie, tu n'es plus le "gouverneur" du Canada,
donc ce que tu dis nous importe peu".
Cette nouvelle sortie du patron de X et de Tesla n’est pas passée
inaperçue après ses ingérences dans la politique intérieure de
l’Allemagne et du Royaume-Uni, au profit de l’extrême droite. Lundi,
lors de la traditionnelle allocution annuelle du président
de la République aux ambassadeurs de la France, Emmanuel Macron a
accusé sans le nommer le milliardaire américain, de soutenir " une
nouvelle internationale réactionnaire" et ce mercredi sur France Inter
Jean-Noël Barrot a critiqué le manque de fermeté de
la Commission européenne face aux ingérences d’Elon Musk. "La
Commission doit agir avec la plus grande fermeté. Si elle ne le fait
pas, il faudra restituer aux États membres la capacité de protéger notre
espace public", a-t-il déclaré avant de rappeler que
le bannissement de X était une possibilité réelle en Europe.
Les déclarations répétées du président-élu sur le Groenland, le canal de
Panama et le Canada, dont il veut faire le 51ème État, vont loin.
Quelles sont ses motivations ? Pourquoi Elon Musk s’en prend-il à
l’Europe ? Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche,
est-ce le retour de sa politique de "pression maximale" contre l’Iran ?
Et sous quelles formes ?
Les experts :
- JAMES ANDRÉ - Grand reporter - France 24- LAURENCE HAÏM - Journaliste pour L’heure américaine - France Info TV- ISABELLE LASSERRE - Correspondante diplomatique Le Figaro - VINCENT HUGEUX - Journaliste indépendant, essayiste, spécialiste des enjeux internationaux- CLAIRE MEYNIAL (en duplex) - Correspondante aux États-Unis – Le Point, autrice de
La guerre des Amérique