Le patrimoine religieux, un bien en partage
Info Magazine religieux 22/11/2024 à 14h34 2h29min 6 vuesDimanche 24 novembre, l’ensemble des émissions religieuses des Chemins de la foi vous propose une matinée exceptionnelle sur le thème du patrimoine. Aurélie Godefroy et David Milliat présenteront cette émission inédite, dans un cadre d’exception, joyau de l’architecture cistercienne, lieu de dialogue et de formation, la nef du Collège des Bernardins, au cœur de Paris.Cathédrales, églises, abbayes, monastères, temples, pagodes, synagogues, etc., la France dispose d’un patrimoine religieux matériel mais aussi immatériel particulièrement dense et riche. À partir du XXe siècle, la construction de mosquées, de lieux de spiritualité venue d’Asie et d’églises s’inspirant de l’architecture de l’Orient élargit le champ architectural de ce patrimoine plus que millénaire et majoritairement chrétien.Quelle place occupe le patrimoine religieux dans un pays laïc de tradition chrétienne ? Pourquoi le patrimoine religieux suscite-t-il autant d’intérêt au-delà des croyants ? Qu’est-ce qui différencie le patrimoine religieux du patrimoine profane ? Quels sont sa fonction au cœur de nos villes et son avenir dans nos campagnes ? Pourquoi le patrimoine religieux a-t-il cette capacité à nous réunir, comme on l’a vu avec l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris ?Nos invités Pour la tradition juive : Pierre Savy, historien du Moyen Âge, étudie les relations entre juifs et chrétiens, en particulier dans l’Italie de la Renaissance.Pour la tradition chrétienne : Elisabeth Ruchaud, maître de conférence « Histoire de l'art médiéval », et responsable du master « Gestion et valorisation du patrimoine chrétien » à l’Institut catholique de Paris.Pour la tradition musulmane : Abdennour Bidar, philosophe et essayiste, grande figure intellectuelle de l’islam libéral, il est de tradition soufie. Il a publié des livres qui font date sur l’islam et la crise contemporaine qu’il traverse, ainsi que sur la question de la spiritualité et de la fraternité dans notre société.Pour la tradition bouddhiste : Antony Boussemart, coprésident de l'UBF (Union bouddhiste de France), diplômé des Langues Orientales, spécialiste du bouddhisme japonais, enseigne à l'Institut catholique de Paris et intervient à Sciences-Po. Il est particulièrement investi dans le dialogue inter-religieux.Pierre Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-Seine, vice-président du Sénat, membre de la Commission culture, éducation, communication et sports. En 2022, il est corapporteur avec la sénatrice Anne Ventalon de la mission du Sénat sur l’état du patrimoine religieux.Isabelle Saint-Martin, professeure en histoire de l’art et du patrimoine religieux à l’École pratique des hautes études.Reportages1/ Histoire et enjeux du patrimoine religieuxLe patrimoine religieux a ses institutions et ses défenseurs. Le plus connu des Français est Stéphane Bern, présentateur de l’émission Secrets d’histoire et porteur du Loto du patrimoine. L’historien Mathieu Lours rappelle que l’intérêt porté au patrimoine religieux remonte au XIXe siècle.2/ Ces édifices religieux antérieurs au XXe siècle qui font l’identité d’une villeParcours au cœur du patrimoine religieux alsacien : la cathédrale de Strasbourg, la synagogue de Colmar et le temple protestant Saint-Étienne de Mulhouse, avec Carole Pezzoli, urbaniste, architecte des bâtiments de France et ancienne conservatrice régionale des monuments historiques d’Alsace. 3/ Ces édifices nés des migrations et de l’implantation de spiritualités « venues d’ailleurs »Russes blancs, Arméniens rescapés du génocide, juifs d’Afrique du Nord, musulmans du Maghreb après la décolonisation, chrétiens d’Orient fuyant les guerres, Africains de confession protestante, bouddhistes d’Asie du Sud-Est : du début du XXe siècle à nos jours, les diverses vagues migratoires et l’implantation du bouddhisme ont entraîné la construction de nouveaux édifices dans le style architectural de leur tradition religieuse.Reportage à Marseille et en Île-de-France4/ Le patrimoine religieux rural : quel avenir ?Le maire de Bonnevalyn (Aisne) veut sauver coûte que coûte la petite église romane de son village. Il n’a pas hésité à enfourcher son vélo pour aller à Rome. À Montbéliard, les travaux de restauration du temple Saint-Martin sont à l’arrêt depuis la découverte de fresques murales... En Alsace, les vestiges du judaïsme rural, petites synagogues et cimetières, constituent un patrimoine fragile à préserver.5/ Art sacré : entre transmission et créationQui sont ces artistes qui se consacrent à l'art religieux ? Quelles sont leurs motivations ? La foi, une quête intérieure, la volonté de transmettre un savoir-faire ancestral et d’enrichir par leur création le patrimoine religieux ? Sept artistes parlent de leur travail.Emilie Van Taack, orthodoxe, iconographe et restauratrice d’icônes ; Pascal Oreka, protestant, chef d’orchestre et de chœur ; Etienne Horeau, bouddhiste, directeur du Centre d’études de Chanteloube (Dordogne), explique les étapes de la construction des stupas de Chanteloube ; Fleur Nabert, catholique, maître-verrier à Chartres ; Rany Rouabah, calligraphe, enlumineur soufi ; Franck Lalou, calligraphe hébraïque à Vence ; Tony Khawli, chrétien d’origine libanaise, chantre byzantin grec-melkite-catholique.6/ Fêtes et traditions : un patrimoine immatériel partagé ?Le patrimoine religieux, c’est aussi le patrimoine immatériel : la liturgie, les traditions et les fêtes religieuses propres à chaque religion. Toutefois, deux grandes fêtes du calendrier chrétien, Noël et Pâques, sont vécues pratiquement au sein de toutes les familles françaises de toutes confessions ou sans appartenance religieuse. Peut-on pour autant parler de patrimoine religieux immatériel partagé ?7/ La cathédrale Notre-Dame de Paris : monument emblématique du caractère fédérateur du patrimoine religieuxSon incendie a suscité une émotion nationale et internationale. Sa réouverture le 8 décembre prochain est un événement.Chronologie d’un chantier hors norme et d’une aventure collective.